La paix peut-elle naître de la guerre, celle que nous vivons au quotidien, entre nous ? La médiation humaniste est un nouveau langage, un mode de relation au quotidien avec soi-même et les autres.
Jacqueline Morineau a été à l'origine du développement de la médiation en France. Elle a formé de nombreux médiateurs qui exercent au coeur de divers conflits. Pour elle, tout conflit matériel cache une dimension profonde, qu'il faut s'attacher à débusquer. Trop souvent la dimension civile et commerciale de la médiation prend toute la place et la prive de l'espace à donner à la dimension humaine, qui est toujours en attente. Une victoire sans paix est une piètre victoire. Il faut oser descendre dans le labyrinthe de la vie pour répondre à la véritable demande.
Dans tous les domaines d'activité (entreprises, fonction publique, monde associatif) les professionnels de tous statuts hiérarchiques sont appelés à écrire leurs pratiques, et de plus en plus fréquemment à écrire sur leurs pratiques. Bien souvent exigées par les instances prescriptrices, évaluatrices, ces productions sont autant de traces susceptibles de repérer, de valider, d'invalider... les bonnes et les mauvaises pratiques des professionnels. Procédures, transmissions, reportings, projets d'établissement, rapports d'activité, dossiers patients... les écrits servent alors le contrôle normatif des pratiques. Comment les professionnels concernés en comprennent-ils le sens ? Comment y résistent-ils ? Pourtant, écrire, c'est aussi un processus capable d'accompagner la pensée. Ateliers d'écriture, médiation autour de l'écrit, écrits collectifs ou intimes sont autant de ressources pour soutenir les processus de symbolisation et de réflexion.
Comment de tels dispositifs sont-ils conçus ? À qui s'adressent-ils ? Quels sont leurs effets sur les sujets et sur les groupes ?
Enfin, écrire est un métier en soi, celui des écrivains, des journalistes, mais également des chercheurs et des universitaires tenus de publier les résultats de leurs travaux. Or, ces métiers se transforment, au gré des évolutions et des involutions techniques et technologiques, politiques, économiques. Comment ces professionnels éprouvent-ils ces mutations ?
Écrivant, écrivain, artisan de l'écrit, comment ces pratiques d'écritures sont-elles appréhendées par ceux qui les produisent, par ceux qui les exigent, par ceux dont elles « parlent », par ceux qui lisent ? Qu'est-ce que nos écrits disent de nous, sujets scripteurs ? Ce numéro de Connexions interrogera la nature et la fonction des écrits professionnels, la force réflexive des pratiques d'écriture, mais encore la singularité des professions de l'écrit.
La Revue française d'éthique appliquée souhaite, pour le dossier thématique de son troisième numéro, mettre une hypothèse à l'épreuve : la vie humaine se voit attribuer une valeur selon deux modalités différentes. Tantôt la vie est évaluée comme un trésor, un bien dont la valeur serait inestimable, irremplaçable, inaltérable, sacrée, l'amputation d'un trésor signant sa destruction pure et simple. Tantôt la vie est évaluée comme un capital, un bien fluctuant que l'on cherche à accroître et dont il peut être souhaitable de sacrifier une partie pour en avoir davantage... Les articles du dossier thématique questionneront cette hypothèse dans divers domaines (handicap, recherche biomédicale, santé mentale, etc.).
La pratique d'activités sportives participe au bien-être et à la bonne santé physique et mentale de ceux qui l'exercent. Aujourd'hui elle s'étend, pour hommes et femmes, à toutes les classes d'âge et implique les notions de risque et vulnérabilité liées à chacune d'entre elles. Mais ces notions ne sont-elles pas amplifiées à la fois par l'évolution sociétale du rapport au corps et par un désir exacerbé de plaisir intense et immédiat ?
Fondée en 1970 par H. Lefebvre et A. Kopp, la revue Espaces et sociétés fête cette année ses 50 ans. À cette occasion, ce numéro revient sur l'histoire de la revue, sur son programme, centré sur l'analyse critique des rapports entre espaces et sociétés, et interroge sa réception dans le milieu académique et les milieux de la pratique, en France et à l'étranger. Il conjugue des entretiens avec des membres du comité de rédaction et des praticiens, des articles sur le couple espaces et sociétés, sur la posture critique dans les sciences sociales, sur la réception de la revue dans les pays anglophones et au Brésil, et des restitutions de tables rondes sur deux thématiques : « Espaces et classes sociales » et « Les pratiques économiques informelles ».
Sans avoir les pieds dans l'eau, peut-on e^tre activement et collectivement affecte´ par la crise e´cologique ? Sans avoir la faim au ventre, peut-on e^tre activement et collectivement affecte´ par la monte´e inde´cente des ine´galite´s sociales ? Peut-on e^tre activement et collectivement affecte´ au point de nous engager vers et avec l'autre, non plus seulement avec des slogans ou des valeurs, mais ve´ritablement corps et a^me, en re´sonance ? C'est donc de la construction d'un horizon e´thique, e´piste´mologique et politique des affects en temps de crise que ce dossier entend e^tre une contribution. Comment les valeurs e´thiques que nous de´fendons peuvent rentrer en re´sonance avec nos corps ou a` travers tous nos sens ?
Comment peuvent-elles re´sonner aussi au travers de corps sociaux, de nos institutions dont les logiques guident nos actions quotidiennes et qui sont insensibles ou « muettes » face a` ces valeurs ? Autrement dit, comment installer concre`tement l'ide´e que l'affect est une forme de lien social et politique ?