« Le mauvais goût échappe à toute définition, famille ou clan. Tout comme le bon goût, il est relatif, circonstanciel, ancré dans son temps.
Il peut également être une frontière sociale, un racisme de classe. En ce cas, le mauvais goût c'est celui de l'autre, celui qu'on n'a pas et qu'on se défend d'avoir au risque de trahir les siens.
Enfin il y a le mauvais goût patenté, revendiqué, qui n'est pas une attitude, une mode, mais une profession de foi artistique, un manifeste esthétique. C'est -sans doute- ce qu'on pourrait appeler le kitsch. C'est-à-dire un style en soi, des formes volontaires, pensées, destinées à déranger la norme.
Ce livre sera donc, par essence, partial. Avec le mauvais goût, j'entre dans une zone marécageuse. Est-il possible de faire un livre plus intime, plus narcissique, puisqu'il explore la part d'ombre de ma propre sensibilité ?
Petit enfant sous Giscard, adolescent sous Mitterrand, j'ai pris racine dans des époques aux esthétiques très contrastées qui seront forcément présentes dans ces pages. Souvenirs intimes, émissions de télévision, films, livres, plats, commerces, personnages imaginaires ou pas, attitudes de tous poils, mon mauvais goût est une auberge qui n'a rien d'espagnole mais tout d'un grenier. Un grenier braillard et cocasse, que j'ai moi-même tenté de ranger pour les besoins de la cause.
Le mauvais goût ne se partage pas, en ce qu'il est une exploration de nos propres frontières esthétiques, la ligne de crête entre ce que l'on goûte et ce que l'on recrache.
Bienvenue dans mon train fantôme ! »
Pierre Assouline nous entraîne dans un formidable itinéraire amoureux au pays des livres et de ceux qui les écrivent.
Rien ne vaut l'écriture d'un Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature pour se faire de nouveaux ennemis. Il est vrai que tous ne gagnent pas à être connus, et que certains y gagnent surtout en mystère.
J'ai toujours aimé aller à la rencontre des écrivains, le plus souvent chez eux, voire à leur bureau, celui-ci étant éventuellement établi dans un bistrot ou au restaurant, sauf à les accompagner dans leur promenade. Éprouver ce bonheur discret est aussi une manière de dire qu'on a autant le goût des autres que celui des livres.
On aura compris que j'ai pris beaucoup de plaisir à imaginer ce livre en profi tant pleinement de la loi du genre : en toute subjectivité, dans l'arbitraire le plus total, au risque de quelques injustices et de beaucoup d'oublis, sans souci d'exhaustivité mais sans m'interdire des souvenirs personnels, autant d'anecdotes que d'analyses, autant de portraits que de récits. Mais toujours pour la plus grande gloire de la littérature !
Nul mieux que Dominique Fernandez ne pouvait cerner toute la complexité d'une personnalité comme Henri Beyle. Son Dictionnaire est une longue déclaration d'amour.
Pourquoi Stendhal a-t-il abandonné Lucien Leuwen alors qu'il restait si peu à faire pour l'amener à sa forme définitive ? Pourquoi, chez cet auteur, le travail de la mémoire prend-il le pas sur l'imagination ? Pourquoi écrit-il La Chartreuse de Parme en cinquante-deux jours alors qu'il laisse inachevé Lamiel après deux ans et demi d'ébauche ? Pourquoi Le Rouge et le Noir n'eut-il aucun succès ? Pourquoi l'art de séduire lui fut-il étranger ? Pourquoi, dans ses romans, s'interdit-il d'expliquer, de juger, de commenter alors que dans la vie courante il ne cachait pas son mépris pour la sottise ambiante ? Comment, en exil consulaire à Civitavecchia, conçut-il ses fameuses Chroniques italiennes ? Pourquoi Stendhal, en rejetant sa ville natale, Grenoble, rejetait-il bel et bien l'état d'esprit de tout un peuple, les Français ?
Autant d'interrogations, autant d'analyses auxquelles Dominique Fernandez, en fervent stendhalien, en observateur subtil, répond avec clairvoyance et délicatesse.
« Nous sommes un peuple de 42 millions d'habitants sur un territoire plus vaste que la France ou qui l'était, jusqu'à ce que la presqu'île de Crimée lui soit arrachée. Notre civilisation est plus ancienne que celle de la Russie, nos liens avec la France remontent au Moyen Age. L'Ukraine était un royaume avec Kiev pour capitale quand Moscou n'était qu'un bourg au milieu de nulle part.
Pendant plus de trois siècles, nous sommes passés pour la province d'un empire qui nous avait pris jusqu'à notre nom. Mais lorsque les murailles de l'Union soviétique sont tombées, notre « terre qui n'est pas la nôtre » comme l'écrivait le poète, s'est réveillée. Enfin, elle allait pouvoir choisir son destin et cesser de suivre celui imposé par les autocrates de l'Est. Vingt-deux ans plus tard, Vladimir Poutine a cru pouvoir mettre un terme à cette « récréation ». Au nom d'un génocide, sorti de son imagination, contre les russophones, il a cru que ses soldats seraient accueillis avec le pain et le sel. Pour annexer l'Ukraine, il suffisait de cent cinquante mille hommes et d'un déluge de bombes. Écrase-t-on une idée avec un marteau ?
Je suis née à Kiev. Mon père est mort pendant la Seconde Guerre mondiale. Il portait l'uniforme soviétique, comme près de sept millions de soldats ukrainiens. Près de la moitié ont été tués.
Violoniste, professeur au Conservatoire national supérieur de Kiev, j'ai reçu, à Moscou, les conseils du meilleur des hommes, un des rares violonistes dont les Français connaissaient le nom : David Oïstrak, né en Ukraine où il a étudié et commencé sa carrière. Et j'ai aimé de toute mon âme d'artiste la culture ukrainienne, de Chevtchenko, notre Hugo, à Silvestrov, comme j'ai aimé la culture russe, de Tchaïkovski à Tolstoï et Dostoïevski.
Dans l'après-guerre, ma mère qui avait été chanteuse à l'opéra de Kiev, voulut me faire apprendre le français... « A quoi cela lui servira-t-il ? » lui demandait-on. Personne ne pouvait alors quitter l'Union soviétique.
J'aimerais aujourd'hui raconter aux Français pourquoi notre identité n'est pas une invention de Maïdan, et pourquoi les Ukrainiens, tenaces, têtus, courageux, à l'image du boxeur Klitchko, montagne des rings qu'aucun coup ne parvenait à ébranler, font envers et contre tout, et depuis si longtemps, le choix de l'Europe et de la démocratie.
Une nation est, comme un diamant, composée de milles facettes, si scintillantes que parfois elles nous aveuglent. Nous sommes le passé, le présent, les vivants et les morts, l'histoire et la géographie, la poésie, les oeufs peints de Pâques, les chemises brodées, le bortsch. Et la passion.
La Russie, si prompte à renouer avec ses vieux démons, nous accuse du crime de fascisme : mais qui se trompe d'époque ?
Aux femmes qui ont accouché sous les bombardements, à ceux qui se sont terrés dans leurs caves, à ceux qui ont passé leur rage en fabriquant des « cocktails ukrainiens », à ceux qui tiraient les missiles stinger, à ceux qui distribuaient la nourriture dans les supermarchés, à ceux qui posaient les garrots, à ceux qui les fabriquaient, au sniper qui abattit le général Tchétchène, à tous ceux qui se sont battus, à ceux qui ont attendu. Et même à ceux qui doutent encore que l'Ukraine existe, je dédie ce livre. »
"Rien n'a jamais mieux résumé pour moi Jean d'Ormesson que la formule qu'emploie Shakespeare pour définir l'amour : l'éternité plus un jour. Personne n'a éprouvé comme lui une curiosité plus avide sur l'homme, son origine, son avenir, tout en ayant une aussi grande conscience de l'impermanence des choses et du caractère éphémère de la vie.
La littérature était son pays, elle était sa religion, elle était sa passion. Il n'a jamais vécu que pour elle, par elle. Il la vivait, il la respirait en tout.
Que ce soit dans l'amour ou dans l'amitié, marchant au soleil dans les chemins corses ou sur des skis à Val d'Isère, les mots, les vers étaient omniprésents. Notre amitié de cinquante ans est née de cette merveilleuse intoxication réciproque. Ensemble, nos personnes comptaient peu. Ce livre est une façon de poursuivre un dialogue, une communion quasiment journalière, interrompue par la mort, mais que je poursuis dans mon for intérieur."
Écrire un Dictionnaire amoureux du Parfum a toujours été un rêve pour moi. Grande admiratrice et lectrice de cette collection, j'étais amoureuse de cette idée de pouvoir déclarer un jour ma flamme au parfum, l'objet de tous mes agréables tourments. Enchanteur, conteur, séducteur, le parfum m'attire depuis bien des années le nez et l'esprit. Il m'a prise un jour sans crier gare et depuis je ne me lasse pas d'essayer de comprendre et d'entrer dans « cette haute puanteur », ainsi que le nommait Michel de Montaigne, qui donne naissance à un espace voluptueux.
Le parfum ne peut se résumer à une simple marchandise. Il est bien davantage. « Le parfum, c'est l'odeur plus l'homme », disait Jean Giono, soulignant cette nécessaire rencontre entre la peau et l'effluve, pour que s'exprime un parfum, en s'animant sur l'être qui le porte et même en le prolongeant. Le parfum fait parler le silence. Il habite l'absence. C'est pour cela qu'au travers d'un dictionnaire amoureux du parfum, j'ai à coeur de mettre en valeur tout le romanesque qu'il contient. Un parfum raconte une histoire, celle des êtres et de leur époque. Il touche les sensibilités et il unit les cultures, en restant une douce ou violente constante dans l'amour.
« Nos amis italiens et espagnols (ils ne sont pas les seuls) ne font guère de distinction entre « roman noir » et « roman policier ». Mais comme en France, nous la faisons, en toute logique ce dictionnaire devrait ne comprendre que des entrées concernant le roman policier. Si vous en êtes d'accord, ce sera ma première licence : je parle d'un univers littéraire qui est le mien, on y trouvera aussi bien du « polar » que du « noir ».
S'agissant d'un univers « littéraire », il ne devrait y avoir ici que des livres. Ce sera ma seconde licence : incidemment, on y trouvera quelques films, quelques séries TV, quelques BD, des librairies, des blogs.
Enfin, autant prévenir tout de suite : pour les définitions maîtrisées, les monographies exhaustives, les analyses thématiques, etc., le lecteur trouvera facilement d'excellents ouvrages (j'en cite quelques-uns, en fin de volume) qui correspondront à cette attente. C'est à un écrivain que l'éditeur a confié ce Dictionnaire amoureux. Je parlerai donc ici en lecteur et en romancier. Il y aura des oublis impardonnables, des injustices, des jugements contestables. C'est inévitable mais je ne fais que respecter le projet de cette collection : c'est le dictionnaire de ce que j'aime (à quelques oublis près).
Lorsque je lis un Dictionnaire amoureux, rien ne me fait plus plaisir que de découvrir des choses que je sais déjà. C'est un peu comme pour le Nobel de littérature : le jour de la proclamation, quand il s'agit de quelqu'un dont je connais déjà le nom, j'ai l'impression d'être cultivé. J'espère que ce Dictionnaire amoureux réservera au lecteur quelques-unes de ces satisfactions mais aussi quelques surprises, quelques découvertes. Et l'envie de lire et de relire encore cette littérature majeure qui, quoiqu'on en dise, reste durablement marquée par le prosaïsme de ses origines.
Alphabétique (de « s'abîmer » à « vouloir-saisir »), totalement subjectif (« on a rendu à ce discours sa personne fondamentale qui est le JE »), sans prétention à l'exhaustivité..., je crois que les Fragments d'un discours amoureux (1977) peut être considéré comme l'ancêtre des Dictionnaires amoureux. Puisqu'il correspond très exactement à mon projet, je reprends donc ici, à la lettre, l'exergue de Roland Barthes : C'est donc un amoureux qui parle et qui dit : »
Ce n'est pas parce qu'il a bourlingué, du Groenland à la Polynésie, du Japon au Chili, qu'Hervé Hamon est un collectionneur de cartes postales. Et ce n'est pas parce qu'il aime naviguer que les cocotiers et le sable blanc le fascinent.
L'île, avant l'île, c'est le voyage vers l'île. Avec tous les imaginaires inimaginables. Celui du conquérant, de l'exilé ou du migrant, du naturaliste ou du missionnaire, du négrier ou du pirate, celui du déporté, celui de qui se rêve roi d'un monde pur. Celui qui quitte une île pour une autre.
Les îles ne sont pas des navires à l'ancre mais des montagnes émergées, quand bien même elles ne dépassent que de quelques mètres. Elles sont la plaque sensible de notre monde cerné d'eau, elles racontent nos convoitises, nos guerres, nos croyances, nos espoirs. Elles nous parlent d'écologie et de mondialisation autant que de distinction et de solitude.
Pas étonnant que la littérature s'en soit emparée. Melville aux Marquises, Hugo à Guernesey, Tchékov à Sakhaline, Perec à Ellis Island, Albert Londres à l'île du diable, Soljenitsyne à Solovki, Dumas à If, Césaire ou Glissant à la Martinique, et ainsi de suite. Ce dictionnaire amoureux va de Fred et de Philémon sur le A d'océan Atlantique, à Robinson sur Juan Fernandez (où Defoe, du reste, n'a jamais mis les pieds).
Qu'est-ce qu'être saint ? Qui sont les saints ? A quoi servent les saints ? Depuis le plus précoce - Jean-Baptiste qui tressaillit de sainteté dans le ventre de sa mère, et le premier des saints - un larron qui montera au Ciel pour avoir ouvert son coeur à Jésus - depuis les plus connus - de Paul de Tarse à Thérèse d'Avila, de François d'Assise à Thérèse de Lisieux en passant par saint Augustin, saint Louis ou encore Jeanne d'Arc, jusqu'aux aux saints les plus inattendus - saint Lucifer, saint Glinglin et saint Frusquin, Christiane Rancé évoque ceux que Renan appelait « les héros de la vie désintéressée ». Il y a ceux qu'elle interroge souvent, et ceux dont elle a fait la rencontre, - Mère Teresa ou Jean-Paul II. Qu'elles soient docteur angélique, docteur séraphique ou docteur de l'amour divin, ces grandes figures ont fondé et ne cessent d'engendrer le cours de l'Histoire. Avec jubilation, érudition et curiosité, l'auteur peint le portrait des saints qui nous sont le plus nécessaires, au travers de vingt siècles et dans tous les pays. Elle aborde par ailleurs les questions qui entourent la sainteté - ses modes, ses méthodes, et ceux qui l'ont célébrée, Emil Cioran, Jean Cocteau, ou Georges Bernanos pour ne citer qu'eux... Elle rappelle aussi les pèlerinages et les révolutions du coeur qu'ils ont suscités.
"Depuis Accordéon jusqu'à Zucca, on s'enfonce dans les catacombes ; on fait la nuance entre café, brasserie et cabaret ; on va avec Truffaut au Gaumont Palace ; on marche sur les traces d'Hardellet ou de Marcel Aymé ; on guette les derniers vestiges de la campagne sous le bitume ; on fait la tournée des églises et des grandes tables ; on flâne au Palais Royal ou sur la ligne de Petite Ceinture ; on contemple l'Apocalypse et les grandes décapitations ; on s'indigne de tant de vandalisme mais l'on s'enjôle de tant de merveilles cachées ; on retrouve la trace des enceintes successives et du parcours de la Bièvre ; on va parfois au cinéma, au zoo, et souvent à l'opéra ; on se méfie des lieux consacrés ; on prend le métro, le bus, mais pas la trottinette ; on s'abrite dans les passages ; on découvre des perspectives ; on va se faire mousser à la piscine ; on comprend qu'on a souvent échappé au pire ; et puis on lit. Beaucoup ! Mon Paris n'est pas le vôtre. Il est le mien, avec ses petitesses et ses grandeurs, ses beautés et ses faiblesses, son mauvais gout et ses lubies, son amateurisme et ses engouements.» N. d'E.-d'O.
Al-Andalus, Carmen, don Quichotte, Goya, l'Inquisition, Vélasquez, la Tauromachie, mais aussi Franco, Burgos, Almodovar, Picasso, Lorca et Unamuno : voilà quelques-unes des entrées de ce Dictionnaire amoureux, qui parle aussi bien de l'Espagne d'hier que de celle d'aujourd'hui. Ombres et lumières. Autant de prétextes qui en tableaux flamboyants permettent de faire retentir le chant profond de l'Espagne, de suivre le fil qui du plus lointain passé court jusqu'à nos jours. Il fallait toute la culture, la sensibilité et la distance d'un grand romancier pour brosser cette fresque emportée d'un pays qui aura produit l'une des plus hautes civilisations de l'Europe.
L'Inde lance un défi au regard comme à la raison : tant de peuples, tant de langues, de coutumes, de croyances, d'activités. Tant de passé dans tant de présent. On pourrait croire qu'un tel pays n'existe pas. Et pourtant la démocratie indienne fonctionne, et tous ces peuples n'en font qu'un.
Par quel prodige ? Ce dictionnaire - où l'amour voudrait ne pas être aveugle - tente de répondre à cette question, par un zigzag constant, et très indien, entre les lieux, les dieux, les hommes et le hasard. Nous changeons sans arrêt de sujet, nous passons du concept à l'anecdote, guidés par un ciment invisible, mais tout-puissant, qui est le grand récit épique appelé le Mahâbharata. L'Inde, une illusion qui ne trouve sa réalité que dans un poème.
Le défi suprême, ici accompli.
Victor Hugo déplorait déjà l'ingratitude « pour le don nécessaire, jamais pour le don du superflu » et le manque de reconnaissance pour celui qui « vous donne le pain quotidien » contrairement « à qui vous donne la parure ». C'est sur ce constat qu'est née l'idée de ce Dictionnaire amoureux. Il répondait à un besoin, celui de la reconnaissance. Celui aussi de partir à la conquête du coeur des Français auprès desquels l'image de l'entreprise et des entrepreneurs est dépréciée.
Et pour ce faire rétablir quelques vérités premières. Proclamer que l'argent n'est pas forcément sale, que les patrons ne sont pas tous des voyous, que faire du profit n'est pas honteux, que le laisser-faire n'entraîne pas naturellement le laisser-aller. Bref, faire la pédagogie de l'entreprise, ce que notre école se grandirait de mieux faire.
Dire que la raison d'être de l'entreprise n'est pas la quête exclusive et frénétique du profit et que souvent mieux que d'autres, elle est au service du bien commun.
Dire qu'elle n'est pas à l'origine de nos problèmes, les inégalités sociales, la pollution et les discriminations mais qu'elle en est la solution.
Dire aux jeunes si méfiants vis-à-vis de l'entreprise qu'ils y trouveront souvent mieux qu'ailleurs la réponse à leur quête de sens, d'éthique et d'intégrité.
Que créer son entreprise est une aventure enthousiasmante qui n'est pas réservée à une élite diplômée mais ouverte à tous ceux qui veulent réussir leur vie et le faire au service des autres.
« Je voudrais bien savoir, dit Molière, si la grande règle de toutes les règles n'est pas de plaire ». Partant de ce constat, Metin Arditi examine d'une plume tendre les formes dans lesquelles s'incarne cet impératif de séduction : le goût du beau, le principe d'élégance, le sens de l'apparat, mais aussi le souci de légèreté, l'humour, l'art de la conversation, un attachement historique à la courtoisie, l'amour du trait assassin, la délicatesse du chant classique « à la française », un irrésistible penchant pour la théâtralité, l'intuition du bon goût, la tentation des barricades, une obsession du panache, et, surtout, une exigence de liberté. En un mot, le bonheur à la française.
À l'heure où chacun s'interroge sur la délicate question de l'identité, ce dictionnaire rappelle que l'esprit français est, surtout, un inaltérable cadeau.
Une lecture qui fait plaisir... et pousse à réfléchir.
De l'Aber-Ildut, son village familial, à tous ces hauts-fonds sur lesquels il a failli plus d'une fois déchirer ses bateaux, de Bécassine à la tante Sabote, Yann Queffélec, Armoricain pure souche, évoque une Bretagne tout à la fois mythique et bien réelle, c'est-à-dire éternelle.
Ma Bretagne est d'Armor, le pays dans la mer. Elle est d'Armor, elle est d'Argoat - mer et forêts -, arrimée par l'ouest à ses destinées atlantiques, et par l'est à la pointe aiguë du socle européen.
On y allait en train quand j'étais enfant. Le Paris-Brest à vapeur des années 50, la moleskine olivâtre du compartiment pour huit, les oeufs durs écalés sur les genoux, neuf heures de rail sans voir la mer ou si peu vers Saint-Brieuc.
Ma Bretagne est d'abord le pays des miens. Ma mère, Yvonne, la première à me bercer de chansons marines et d'histoires. Mon père, Henri Queffélec, l'homme et l'écrivain que j'ai le plus admiré, le bel indifférent aux yeux d'horizon.
Entre nous, l'Armor est mon pays usuel, mon pays définitif, j'y naîtrai toujours
Lanceur d'alerte avant l'heure, Pierre de Lagarde a fait connaître les dangers courus par les monuments et les sites, dénoncé les vandales, parfois haut placés, et mobilisé l'opinion pour que soit respectée et mise en valeur l'extraordinaire richesse de notre patrimoine.
Créateur de l'émission « Chefs-d'oeuvre en péril » - expression devenue proverbiale -, il nous fait revisiter avec son fils Olivier des endroits secrets, les plus beaux villages, les abbayes les plus émouvantes et les hauts lieux de chacune de nos régions.
L'histoire, l'architecture et la littérature sont présentes à chaque page, tant le patrimoine est lié à notre culture, mais Pierre de Lagarde est avant tout un reporter qui sait rendre le passé vivant et présent, et marquer d'images et de personnages les mémoires.
Capitale de la modernité qui se réinvente sans arrêt, Babel capitale des étrangers, ville-cinéma, ville de la démesure et des inégalités, Serge July, pour qui s'immerger dans cette ville est un besoin, nous propose son portrait de New-York.
Je suis un parisien né dans la reine des villes horizontales, une ville qui a chevauché les siècles, chargée d'histoire et de culture. Et depuis un demi siècle j'ai besoin d'aller me plonger dans le prototype new yorkais de la ville verticale, la capitale de la modernité et de son invention au XXe siècle et qui le demeure toujours au XXIe, parce qu'elle se réinvente sans arrêt, ne cesse d'innover et de créer. S'immerger dans New York, c'est un besoin.
Babel existe et s'appelle New York, la capitale des étrangers : la seule métropole au monde construite par des étrangers qui se sentent plus chez eux que dans leur pays d'origine. C'est aussi la capitale exemplaire des métis nés au fil des générations, dans la douleur et dans la lente dilution des multiples communautés.
New York est aussi la capitale des inégalités: celle des milliardaires et à l'opposé c'est souvent une ville du tiers monde.
New York c'est la ville-cinéma: on connaît toutes ses rues, ses travers, ses tribus, même si on n'y a jamais mis les pieds: des téléfilms, des séries et des long métrages nous les rendent familiers depuis les origines du 7e art. Et sa littérature, comme sa peinture, comme ses performances est à son image, dure et extrême. La démesure est la mesure de base des new yorkais : pour la réalité comme pour les sentiments et les émotions.
Le dictionnaire amoureux de New York c'est une somme d'histoires singulières mais toutes extraordinaires, des vies et des portraits enchevêtrés de créateurs et de leurs oeuvres, cinématographiques, littéraires et musicales, mais aussi financières et industrielles. Je raconte les histoires que j'aime, merveilleuses, dramatiques, horribles ou tragiques, celles des femmes et des hommes qui en sont les héros et qui composent mon portrait de New York. Serge July
"Les questions internationales intéressent beaucoup, les médias consacrent à la politique étrangère la place qu'elle mérite, mais l'opinion connait souvent mal le rôle de ceux qui la mettent en oeuvre : les diplomates. Les préjugés ont la vie dure, les interrogations sont récurrentes et parfois teintées d'ironie. Les images se superposent : le cynisme de Talleyrand, l'art de l'esquive et du non-dit, la tasse de thé de l'ambassadeur, les réceptions dans de belles résidences, bref un monde à part, vivant dans l'entre soi, superficiel, et surtout de moins en moins utile puisque chefs d'État et ministres se téléphonent en permanence, et que l'international n'est plus depuis longtemps l'apanage des spécialistes.
Rien n'est plus faux. Diplomate, c'est un vrai métier, un métier de professionnels, un métier d'action, exercé par des hommes et des femmes fiers de servir l'État, passionnés et engagés. Leurs missions sont multiples.
À travers les grands personnages qui ont marqué l'histoire de la politique étrangère - pas seulement la nôtre - et par une présentation des lieux et des moyens de la diplomatie d'aujourd'hui, ce livre présente les différentes facettes de ce très beau métier. J'ai été un diplomate heureux et j'explique pourquoi." Daniel Jouanneau.
Un dictionnaire amoureux qui rend hommage à la richesse culturelle et historique de l'Allemagne, pays aux nombreuses lignes de fracture, à l'heure de l'anniversaire des 30 ans de la chute du Mur de Berlin.
Plus que jamais, les lignes de facture qui constituent une Allemagne méconnue méritent écoute et interprétations imaginatives. Pour que soient captés les secrets, grandeurs et servitudes d'une créativité religieuse, spirituelle, philosophique, littéraire, musicale, artistique et scientifique rituellement inépuisable.
Michel Meyer, né du côté français de la Ligne bleue des Vosges , à portée de jumelles du Rhin - désormais lien franco-allemand bien plus que frontière - était l'auteur tout désigné pour explorer ce pays. Une tâche que facilite sa longue immersion de correspondant en Allemagne pour la télévision et la radio, avec, au plus fort de la guerre froide, son regard sur les pays du bloc de l'est et l'espace scandinave.
De Konrad Adenauer à Karl Lagerfeld, de Mme de Staël à Karajan, de Louis II de Bavière au Mur de Berlin, de Luther aux frères Grimm, de Marienbad à Auschwitz, Michel Meyer nous invite à découvrir son Allemagne.
Entre Dominique Fernandez et l'Italie, c'est d'amour qu'il s'agit. Il y a quelque vingt ans, Le Promeneur amoureux (Plon) réunissait trente-cinq études sur la littérature, la musique, les villes, les mythes d'Italie. Aujourd'hui, elles sont cent cinquante-deux, et toujours sur les sujets les plus divers, de Dante à Casanova, de François d'Assise à Laurent le Magnifique, de Michel-Ange à Verdi, de Trieste à Palerme, de Rome à Sienne, d'Antonioni à Fellini, des castrats à Callas. La grande Italie, visitée et revisitée en compagnie du photographe Ferrante Ferranti, la terre des splendeurs antiques et des extases baroques, mais aussi des moeurs quotidiennes, des mamas, de la mafia, des théâtres et des pâtisseries, explorée jusque dans ses replis les plus secrets, dans ses trésors les plus inattendus. Voyage initiatique, ce Dictionnaire amoureux, qui détaille de A à Z les richesses et les sortilèges du plus beau pays du monde, mêle les vertus de l'oisiveté et les charmes de l'intelligence, tout au long d'une promenade joyeusement érudite et savamment gaie.
Publié pour la première fois en 1997, avec pour titre Le Voyage d'Italie, cet ouvrage était agrémenté d'un sous-titre : « Dictionnaire amoureux ». Dominique Fernandez fut donc à l'origine de la collection. Il était donc logique de l'accueillir, d'autant que cette nouvelle édition, revue et corrigée, est augmentée de 160 nouvelles pages.
Alors que l'Union Européenne est souvent hostile à rappeler ses traditions historiques, dix Etats européens conservent, fièrement, un régime politique ancré dans le passé, celui des monarchies héréditaires constitutionnelles ou parlementaires. C'est le point commun entre la Belgique, le Danemark, la Suède, la Norvège, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Liechtenstein, Monaco, le Royaume-Uni et l'Espagne. Certains monarques sont déjà entrés dans l'histoire par la longévité de leur règne comme celui d'Elizabeth II, souveraine puis 67 ans.
Des héritières et héritiers, bien préparés à leur fonction, sont prêts à assurer des transitions paisibles dans l'enthousiasme des peuples. Si le principe royal reste encore efficace et soutenu aujourd'hui, c'est probablement par la façon dont une dynastie remplit son mandat. Un royaume, un grand-duché ou une principauté ne sont pas soumis aux élections de chef d'Etat, à la durée d'un mandat ou à une campagne électorale. L'incarnation de l'Etat n'y est pas remise en question. Sauf révolution...
Que son pouvoir soit limité à une pure représentation ou intervenant sur la vie publique, le souverain décède sur le trône ou abdique, ce régime étant plus sévère que d'autres puisque la sanction est sans appel. Si les monarchies de l'ancienne Europe sont un exemple de stabilité, elles ne sont pas les seules.
Les monarchies du Proche et du Moyen-Orient jouent un rôle à part mais d'une importance croissante. Tour à tour décriées ou présentées comme des garantes d'un équilibre fragile, elles puisent souvent leur légitimité dans un contexte international complexe. Le Japon, qui demeure le dernier empire existant au XXIe siècle, démontre que loin d'être une survivance surannée, l'institution impériale reste cruciale. Les Japonais, qui n'oseraient critiquer l'existence même de la maison impériale, sont témoins de l'accession du 126e empereur de la plus vieille dynastie du monde, supposée remonter à 2 600 ans.
« Les sixties ont aujourd'hui cinquante ans. Le puzzle des noms qui les compose fait désormais partie de l'histoire. Il n'est que d'en citer quelques-uns : Arpanet, Beatles, Carré blanc, Dim Dam Dom, Hula-hoop, Jaguar Type E, Martin Luther King, mai 68, mini-jupe, Mur de Berlin, Nouveau roman, Pop Art, Schmilblick, Woodstock, etc. Nous pourrions ajouter : la présence incontournable de l'homme de Londres devenu chef de l'État et celle de l'astronaute, Neil Armstrong, qui marche sur la lune et porte au rêve.
Ce livre, volontairement subjectif, est empli du temps qui passe, des gens, des choses, des faits, des événements, des réflexions, des inventions, des victoires et des défaites. J'ai voulu retenir de cet album photos des années 60, les tempêtes, les éclats, les instants d'hésitations, les silences, et surtout une immense clameur : celle d'une génération, qui se voulait sans peur et sans reproche, et qui, à sa manière, a changé le monde. » G. de C.