Des arbres du Sud portent un fruit étrange Du sang sur les feuilles et du sang aux racines Un corps noir oscillant à la brise du Sud Fruit étrange pendu dans les peupliers» En 1939, Billie Holiday n'a que 24 ans quand elle interprète pour la première fois Strange Fruit. Non sans susciter le scandale, cette chanson évoque l'assassinat des noirs par lynchage. Protest song avant l'heure et symbole de la marche des Noirs vers l'émancipation, elle fut écrite par un Juif blanc new-yorkais, Abel Meeropol, qui recueillit les enfants Rosenberg après que leurs parents furent exécutés. La revue musicale britannique Q, a classé Strange Fruit parmi les dix chansons qui ont changé la face du monde. David Margolick montre son impact, musical et historique.
Dans un monde surpeuplé ravagé par la pollution, les guerres nucléaires et où les ressources s'épuisent, des expéditions sont envoyées dans le futur pour trouver des territoires à exploiter.
Lorin et Jan, un couple de scientifiques, font partie d'une de ces expéditions et découvrent un futur vierge de toutes traces humaines et animales. Tandis que Jan est prise de panique face au silence qui règne dans la forêt et semble impatiente de retrouver son quotidien au 62e étage de sa tour, Lorin y voit la promesse d'une vie paisible, reconnectée à la nature et décide de tout mettre en place pour ne plus repartir...
Dans cette nouvelle de 1970 à l'apparence classique se révèlent des préoccupations écologiques précoces mises en scène à travers les visions dissonantes d'un couple pourtant uni.
En Caroline du Sud, les étés sont étouffants. Les soirées se passent sur la véranda, à boire du thé glacé et à raconter des histoires. Ruth Anne Boatwright, surnommée Bone par sa famille et estampillée « bâtarde » par le comté de Greenville, se souvient. Elle revoit sa grand-mère édentée, impertinente, ses tantes farouches, usées par leurs grossesses, ses oncles violents, ivrognes pris au piège de leur misère. Elle se souvient de l'amour qu'elle portait à sa mère et de la haine grandissante qu'elle éprouvait pour son beau-père. Elle se souvient et elle raconte, avec une brutale sincérité, les aspirations d'une petite fille, la violence insoutenable, l'amour obstiné. Ce premier roman largement autobiographique, écrit pour exorciser cette enfance brûlée, a été finaliste pour le National Book Award en 1992.
« Dorothy Allison sonne le retour de la littérature sociale aux États-Unis. Elle est devenue l'écrivain de l'Autre Amérique : celle des Blancs déshérités qui n'ont aucun espoir, aucune croyance, aucun avenir. Avec une force incroyable, Dorothy Allison décrit ce vide et cette violence. »Bernard Géniès, Le Nouvel Observateur
« Je suis le seul être vivant réveillé pendant que le reste de l'humanité est en train de dormir », constate la narratrice d'Heures blêmes, première nouvelle du livre. D'emblée, l'auteur donne le la : ses monologues et pas de deux oscillent entre ivresse et neurasthénie. Belle, célèbre, puis oubliée, Dorothy Parker (1893-1967) n'ignore rien des "petites ironies de la vie". En quatre, dix pages ou quelques mots, ses personnages deviennent plus réels que votre voisine de palier ; on n'est pas près d'oublier Madge et Annabel, qui jouent à "et si un millionnaire nous léguait un million de dollars ?", ni Lolita, morne fille d'une mère survoltée, que Miss Parker décrit ainsi : « À chaque fois que Madame Ewing entrait quelque part, toute tranquillité paraissait déserter la pièce. »
A Edimbourg, un asile ferme ses portes, laissant ses archives et quelques figures oubliées ressurgir à la surface du monde. Parmi ces anonymes se trouve Esme, internée depuis plus de soixante ans et oubliée des siens. Une situation intolérable pour Iris qui découvre avec effroi l'existence de cette grand-tante inconnue. Quelles obscures raisons ont pu plonger la jeune Esme, alors âgée de seize ans, dans les abysses de l'isolement ? Quelle souffrance se cache derrière ce visage rêveur, baigné du souvenir d'une enfance douloureuse ? De l'amitié naissante des deux femmes émergent des secrets inavouables ainsi qu'une interrogation commune : peut-on réellement échapper aux fantômes de son passé ?
Comme son père, et comme le père de son père, Hassan vit de la culture des olives dans le petit village palestinien d'Ein Hod. Mais en 1948, lors du conflit qui suit la création de l'Etat d'Israël, Ein Hod est détruit et ses habitants conduits vers un camp de réfugiés. Pour Hassan, cet exil s'accompagne de la douleur de voir l'ancestral cycle familial brisé à jamais. Son jeune fils Ismaïl a été enlevé par des Israéliens qui lui cacheront ses origines. L'aîné, Youssef, grandira dans la haine des juifs, prêt à toutes les extrémités. Quant à Amal, sa fille, elle tentera sa chance aux Etats-Unis, inconsolable cependant d'avoir fui les siens.
La guerre les a séparés. Elle seule pourra les réunir...
« Le plus grand livre sur le Sud et ses habitants. » Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent.
Porté par la grâce de son écriture, un roman naturaliste d'une grande beauté, hymne à la vie pastorale, au courage d'une mère, à la patience et à la foi irréductible de ces fermiers blancs du Vieux Sud, trop pauvres pour posséder leur terre ; une oeuvre poétique et bouleversante, rythmée par les naissances, les saisons, les drames et les joies.
Prix Pulitzer 1934, Les Saisons et les jours ont connu un succès colossal aux États-Unis, avec pas moins de trente-sept réimpressions de la première édition. Paru en France en 1935, ce livre culte est à redécouvrir.
Juillet 1976. Dans un Londres caniculaire, l'ambiance est lourde chez les Riordan. Robert, le père, disparait sans prévenir et laisse sa femme, Gretta dans l'incompréhension. Réunis autour de leur mère, les enfants tentent de retisser des liens distendus et de comprendre. Et si sa disparition était la clé d'un mystère familial encore plus grand, protégé depuis de longues années ? Entre Londres, New-York et un village d'Irlande, Maggie O'Farrell dresse avec délicatesse et justesse le portrait d'une famille suffocant sous le poids de la chaleur et des non-dits.
Lexie a accompli son rêve : rejoindre Londres pour y devenir journaliste. Insolente, sûre d'elle, la jeune femme évolue triomphalement dans le fougueux Soho des sixties, menant de front sa vie professionnelle et de mère célibataire. Jusqu'au jour ou le destin se rappelle à elle... Quarante ans plus tard, Elina, une jeune artiste d'origine finnoise, vient de mettre au monde son premier enfant. Un accouchement qui a failli lui coûter la vie et dont le souvenir obsédant menace de détruire son couple. Car depuis la naissance, son mari Ted se comporte de façon très étrange, comme si son inconscient se réveillait d'un profond sommeil. En quête désespérée d'une main qui le guiderait à travers les zones d'ombre de son enfance, Ted va mettre au jour un terrible secret. Un secret qui unit intimement Lexie et Elina...
Au coeur du Grand Nord canadien, Arthur Dunn, jeune homme taciturne et réservé, et son cadet, Jake, garçon brillant et rusé, vivent au rythme de provocations et de leurs disputes à répétition. Jusqu'à ce que survienne l'affrontement décisif : Arthur remporte l'amour de la belle Laura et l'épouse.
Il reprend alors la ferme familiale, où Ian lui donne un coup de main, dans l'espoir de se rapprocher de Laura. La vie semble suivre son cours mais le retour de Jake, quinze ans après son départ, va faire éclater le drame qui couvait depuis longtemps...
Jake vit à Hong-kong, où il a épousé, par pure humanité, une jeune femme qui allait mourir. Mais elle a survécu et le voilà prisonnier. Stella vit à Londres, où elle se terre à l'ombre de ses traumatismes d'enfance, dans la hantise d'un passé trop lourd à porter. Ils ne se connaissent pas. Pourtant, lorsqu'ils choisissent la fuite, c'est dans un manoir d'Écosse que leurs routes finissent par se croiser. Deux coeurs étrangers à la dérive réunis sur un même radeau, et un seul îlot de vieilles pierres pour tout recommencer. Chacun son mystère et ses secrets, mais le même désir de se reconstruire. L'histoire d'une rencontre en forme d'exil, ou quand la distance rapproche...
Dans la capitale autrichienne, en 1902, l'inspecteur de police Oskar Rheinhardt s'est lié d'amitié avec un jeune psychanalyste de talent, le docteur Max Liebermann. Sur fond de strudels, lapsus et valses viennoises, aucune énigme ne résiste au duo d'enquêteurs mélomanes ! Et pourtant, lorsqu'une jolie médium est retrouvée morte chez elle, dans une pièce fermée de l'intérieur, sans le pistolet avec lequel elle se serait ôté la vie, les théories les plus fantasques sont échafaudées.
L'affaire est à peine bouclée qu'une vague de froid s'abat sur la ville. Avec l'hiver sibérien est arrivé un genre nouveau de criminel : le serial killer, adepte de mutilations obscènes. Happés par le monde ténébreux des sociétés secrètes, les deux amis se perdront-ils dans les méandres de l'esprit cruel et dérangé de l'insaisissable tueur ?
Vienne, 1903.
Interrompu au milieu d'une valse, l'inspecteur Oskar Rheinhardt doit se rendre d'urgence à l'école militaire de Saint-Florian pour constater la mort, apparemment naturelle, d'un jeune cadet. D'étranges marques sur le corps du garçon poussent néanmoins l'inspecteur à poursuivre l'enquête et à faire appel à son ami, le psychiatre Max Liebermann, pour le seconder. Interprétations des rêves et tests de Rorschach, tous les nouveaux outils psychanalytiques leur seront utiles pour sonder les sombres secrets de cette école... Mais en ces temps troubles où l'empire des Habsbourg est menacé par les nationalistes hongrois, Oskar doit se battre pour que l'enquête ne passe pas après les affaires d'État, et la vie amoureuse de Max va frôler dangereusement le monde de l'espionnage...
Au début du XXe siècle, à Vienne, le corps d'un moine est découvert devant une des églises de la ville. Le psychiatre Max Liebermann est appelé sur les lieux par son meilleur ami, l'inspecteur Rheinhardt. Il apparaît que la victime, considérée par beaucoup comme un saint homme, était en fait un farouche mili-tant antisémite. Si rapidement les soupçons se portent sur la communauté hassidique, Liebermann cherche une autre vérité à cette pénible affaire. Car pour tous les Juifs de la capitale autrichienne, l'atmosphère se fait de plus en plus lourde, attisée par le maire en personne. Et tandis que la haine grandit, une ombre inquiétante l'accompagne, celle d'une créature de glaise, magique et vengeresse, le golem.
« L'Anglais Frank Tallis, par ailleurs docteur en psychologie, invente un tandem particulièrement original en associant un policier et un psychiatre détective, tous deux mélomanes de surcroît. » Christian González, Madame Figaro
Canada, Ontario - Londres, 1966-1969. Rien ne va plus dans la famille Cartwright. Alors qu'Emily s'apprête à donner naissance à son huitième enfant, que Tom, le fils aîné, s'enferme dans la dépression, qu'Edward, le père, cherche dans son bureau une échappatoire au chaos ambiant, Megan, fille unique de la fratrie et mère de substitution de chacun, décide de voler enfin de ses propres ailes. A 21 ans, l'heure est venue pour la jeune fille de tenter l'aventure et de se libérer des siens.
Adieu le Grand Nord canadien, bonjour London ! Alors que Megan se cherche dans la Vieille Europe, les Cartwright, eux, tentent de survivre. Qui pour s'occuper des enfants, désormais ? Pour remplir le frigo ? Pour protéger le jeune Adam, 4 ans, et ses frères aînés de la folie douce d'Emily, uniquement tournée vers son nourrisson ? Qui pour sortir Edward de son isolement et l'obliger à prendre ses responsabilités ? Et si l'heure était venue pour Tom de prendre son rôle de frère aîné en main ? Persuadé d'être responsable du suicide de son meilleur ami, le jeune homme a abandonné ses rêves de carrière en aéronautique pour s'enterrer dans le canapé du salon.
Mais les oeillères, les silences et la dépression qui engloutissent un à un les Cartwright peuvent-ils être brisés ? Et si le plus difficile, parfois, était l'espoir ?
Alors qu'en ce début de XXe siècle une série de crimes endeuille la ville de Vienne, l'inspecteur Oskar Rheinhardt et son ami, le psychiatre Max Liebermann, se lancent à la poursuite d'un insaisissable psychopathe dont l'arme favorite est... une épingle à chapeau. S'agirait-il du fameux complexe d'oedipe, que Freud vient de mettre au jour ? Mais Liebermann doit également traiter ses propres patients, dont un homme obsédé par son doppelgänger, un double inquiétant... Traumatisme ? Hallucination ? Quand de nouveaux meurtres remettent en cause ses déductions, l'affaire prend dès lors une tournure très obscure.
Quand Marcus, jeune architecte au charme mystérieux, lui propose de partager son loft londonien, Lily accepte sans hésiter. Mais, dès son arrivée, elle éprouve un sentiment de malaise. L'appartement garde les traces de l'ex-petite amie de Marcus, brutalement disparue. Intriguée, Lily cherche à percer ce mystère. L'image de cette rivale la hante, la poursuit. Elle la retrouve dans des photographies au hasard d'un rangement, dans cette robe bleue abandonnée dans un placard, jusqu'aux murs couleur indigo qu'elle avait décidé de repeindre. Hallucinations ou réalité. Tout respire sa présence. Persuadée qu'un drame s'est joué entre ces murs, Lily est bien décidée à remuer les fantômes du passé.
Le bateau de Gerard Gale a quitté le port d'Anvers sans lui. Commence alors pour ce marin américain une odyssée à travers l'Europe des années 1920. Sans papiers, sans argent, il n'est plus rien, n'existe plus, chaque pays tente de se débarrasser de lui en lui faisant passer la frontière la plus proche en douce. Sous le nom de Pippip, il s'embarque finalement sur la Yorikke, un vaisseau fantôme, un « vaisseau des morts », ces cercueils flottants voués au naufrage pour que l'armateur puisse toucher la prime d'assurances. Il y connaîtra l'enfer.
Baby est une môme qui traîne à Montréal avec son père Jules, junky immature et imprudent. A chaque rechute, ils déménagent et explorent les coins les plus sombres et hostiles de la ville. Entre-temps, dans son propre univers, Baby essaie de se réinventer son enfance ratée. Mais garder son innocence peut être plus dur que ce qu'il paraît... La Ballade de Baby est une méditation sensible sur le royaume de l'imagination, le pouvoir de l'esprit et l'espoir que chacun porte en soi.
La jeune comtesse hongroise Irma Sztáray reçut pour mission en 1894 d'accompagner Élisabeth d'Autriche dans ses cures et ses voyages méditerranéens. Elle s'en acquitta jusqu'au 10 septembre 1898, jour où l'impératrice fut poignardée à Genève par l'anarchiste italien Luigi Lucheni.
Fuir avec Sa Majesté la foule et les mondanités n'était pas de tout repos ; pourtant Irma s'y prêtait de bonne grâce, et son dévouement de tous les instants éclaire d'un jour nouveau le mythe Sissi - une Sissi qui allait avoir soixante ans...
La comtesse Sztáray ne publia son récit qu'en 1909 et mourut célibataire en 1940. Son témoignage n'avait encore jamais été traduit en français.
Suite à la mort violente de sa fille de neuf ans, Betty, renversée par une voiture, Laura Needham est seule face à sa douleur : personne ne comprend sa souffrance. Paul, son ex-mari, est lui aussi dans la tourmente. Une idée l'obsède : elle veut faire justice. Elle apprend l'identité du conducteur, décide de découvrir ce à quoi il tient le plus et de le lui arracher.
Ce roman nous fait découvrir l'un des personnages les plus fascinants de la littérature d'aventure de l'ère victorienne : le docteur Nikola.
Échoué dans le Shanghai du début du siècle, Wilfred Bruce va rencontrer le mystérieux occultiste et se laisser emporter à sa suite dans un tourbillon d'aventures échevelées qui le mèneront jusqu'au coeur du Tibet, là où l'étrange Docteur croit pouvoir découvrir un fabuleux secret qu'il traque depuis des années aux quatre coins du monde.
Servi par un rythme haletant et une écriture nerveuse proche de celle des auteurs américains des années trente, Docteur Nikola nous plonge dans la magie et l'exotisme de la Chine de l'époque coloniale, cette Chine à la fois superbe et inquiétante qui a servi de toile de fond pour des classiques tels que La Cannonière du Yang-Tsé ou Les 55 jours de Pékin.
William Sydney Porter (1862-1910), connu sous le pseudonyme d'O.Henry, est l'auteur de près de 300 nouvelles. Largement inspirées de sa vie aventureuse, elles furent pour certaines régulièrement traduites.
Après une jeunesse mouvementée dans un ranch texan, où il croise toutes sortes de personnages hauts en couleurs, il s'installe à Austin, où il enlève sa future épouse, vit de petits boulots et commence à écrire. Son expérience dans une banque lui vaut d'être poursuivi pour détournement de fonds, et se termine par une cavale à travers l'Amérique latine. Revenu se rendre quand il apprend que sa femme est mourante, il fait de la prison. Il vit ensuite de sa plume à New York sous le nom d'O.Henry.
Son art de la nouvelle repose sur une écriture décalée et ironique, une grande tendresse envers les gens ordinaires ainsi que sur une chute inattendue (Les gangsters qui enlèvent un enfant pour obtenir une rançon mais qui préfèrent le rendre tellement l'enfant les fait tourner en bourrique ou les deux amoureux très modestes qui veulent se faire des cadeaux pour Noël : Pour lui offrir une chaîne pour sa montre, elle vend ses cheveux qui sont sa fierté alors qu'il a vendu sa montre pour lui acheter le peigne dont elle rêve).