On la surnomme Méduse depuis si longtemps qu'elle en a oublié son véritable prénom. Elle marche tête baissée, le visage caché derrière ses cheveux, pour épargner aux autres la vue de ses Difformités. Elle-même n'a jamais osé se regarder dans un miroir.
Placée dans un institut pour jeunes filles à la merci d'adultes peu scrupuleux, Méduse n'a de cesse d'accéder à la bibliothèque des lieux, seul moyen pour elle de s'ouvrir à la connaissance du monde. À force de ruse et de prise de conscience des pouvoirs de ses globes oculaires, qu'elle se garde longtemps de dévoiler, elle nous entraîne dans sa croisade contre l'oppression et la honte du corps.
Roman d'apprentissage, roman gothique féministe, conte cruel ? Méduse est tout ça à la fois, et surtout un ouvrage tellement finement brodé littérairement qu'on ne peut en manquer un mot ni un propos : Martine Desjardins, tout autant que Méduse, nous prend dans ses filaments.
Bien avant la vogue actuelle de la réécriture des mythes, bien avant les best-sellers de Madeleine Miller, Circé ou Le Chant d'Achille, Ursula K. Le Guin donne voix à un personnage méconnu de la mythologie grecque : Lavinia, fille du roi du Latium et femme d'Énée. Le récit se situe après la fuite de Troie et prend le parti d'imaginer l'histoire de l'enfance de Lavinia, de sa rencontre avec Énée et de leur courte mais heureuse vie commune.
L'originalité du texte réside dans la narration : Lavinia prend la parole, témoigne de chaque épisode de sa vie, des plus ordinaires, voire domestiques, aux plus surnaturels et oniriques, où elle dialogue avec le poète qui l'a créée, ce dernier devenant alors le personnage d'une héroïne qui a saisi les rênes du récit.
Lavinia est un livre aux multiples beautés. OEuvre poétique qui magnifie les visages de la nature antique - forêts, mer tyrrhénienne, ciels, plantes, animaux -, en un style pastoral et élégiaque ; c'est aussi une restitution historique de l'ordre politique du Latium, une évocation des luttes de pouvoir qui mèneront à la naissance de la cité romaine au viiie siècle avant J.-C.
C'est surtout un portrait de femme particulièrement marquant par l'ensemble de ses incarnations : enfant, mère, amoureuse et... poétesse.
Ursula Le Guin était ethnologue et avait écrit une thèse sur Ronsard, lui-même inspiré par Virgile. Elle ne souhaite pas traiter de la guerre de Troie ni de la fondation de Rome, qui ne coïncident pas « historiquement » d'ailleurs, mais se sert du contexte de la société pré-romaine pour éclairer les rôles des hommes et des femmes qui, quoique très différenciés, étaient associés et faisaient de la condition de chacun un élément à part entière d'une société parfaitement codifiée.
La paix n'est pas l'objectif. C'est la solution.
2098. Aureliano est las du XXIe siècle, ses famines, ses guerres. Sa communauté s'entre-tue, isolée entre la jungle colombienne et l'océan. Seule porte de sortie : une aide extérieure à migrer et se séparer. Le vieillard lance des appels radio comme des bouteilles à la mer et érige un mausolée idéal fait des déchets déposés par les vagues.
Mais une rumeur parcourt le monde : certains continuent à oeuvrer pour la paix. Si Aureliano regarde vers le rivage, d'autres rêvent toujours en fixant les étoiles.
À l'instar de Becky Chambers, Élisa Beiram ne cède pas notre avenir au cynisme ni au fatalisme dans cette anticipation climatique. La gravité de la situation n'exclut pas l'espoir.
Des mutations étranges se multiplient dans la nature. Laura scrute avec curiosité les métamorphoses en cours, de ses lunettes de biologiste, depuis la brumeuse cité de Shivering Heights jusqu'au hameau flottant au milieu d'un lac infesté de dangers sous-marins.
Chaque chapitre est une observation au microscope de l'évolution de ces mutations. Scientifique têtue, amoureuse inquiète, elle passe peu à peu de témoin à sujet des événements, alors que la frontière entre les humains et les monstres s'estompe.
Il n'y aura pas de vivant sans dévoration.
Face au désastre, la littérature comme la science tentent de donner du sens à une telle catastrophe.
Faunes décrit cette recherche de sens dans sa plus grande subjectivité - et son absurdité.
Perturbant comme un film de David Cronenberg, le premier roman de Christiane Vadnais recentre avec sérénité et gravité à l'échelle humaine le récit d'un bouleversement.
De la naissance à la mort d'Arthur.
De son mariage avec Guenièvre.
à la trahison de son ami Lancelot.
De la mort de son père Uther Pendragon.
à son éducation par Merlin.
De l'union de la Table Ronde.
à la quête du Graal.
Ce livre est leur histoire.
Unique traduction intégrale en français du classique de la littérature anglaise Le Roman du roi Arthur et de ses chevaliers de la Table ronde.
Quand le Marchand de Sable n'endort pas seulement les enfants pour la nuit, mais pour toujours...
Louise Gaucher travaille dans un service de réanimation.
Dès qu'elle le peut, elle s'assoupit auprès de ses malades plongés dans le coma. Elle a le don de voyager dans le « monde des rêves » où les patients choisissent entre la vie et la mort.
Simon Larcher est flic. Il ne boit plus, ne baise plus et ne joue à rien. Il voudrait juste nettoyer le monde de son horreur et de sa tristesse.
Une nuit de janvier, un enfant de la DDASS disparu est retrouvé dans le parc du Chais, propriété de la puissante et riche famille de Louise...
Noeud après noeud, jour après jour, toute une vie durant, ses mains répétaient les mêmes gestes, nouant et renouant sans cesse les fins cheveux, comme son père et le père de son père l'avaient fait avant lui...
N'est-ce pas étrange qu'un monde entier s'adonne ainsi au tissage de tapis de cheveux ? l'objet en est, dit-on, d'orner le Palais des Étoiles, la demeure de l'Empereur. Mais qu'en est-il de l'Empereur lui-même ? N'entend-on pas qu'il aurait abdiqué ? Qu'il serait mort, abattu par des rebelles ?
Comment cela serait-il possible ? Le soleil brillerait-il sans lui ? Les étoiles brilleraient-elles encore au firmament ?
L'Empereur, les rebelles, des milliards de tapis de cheveux ; il est long le chemin qui mène à la vérité, de la cité de Yahannochia au Palais des Étoiles, et jusqu'au Palais des Larmes sur un monde oublié...
Vita nostra est le premier roman d'un cycle thématique inspiré aux auteurs ukrainiens Marina et Sergueï Diatchenko par Les Métamorphoses d'Ovide. Il est consacré au Verbe, celui qui était au commencement de toute chose, celui qui crée, façonne et altère le monde...
Au sens littéral.
Il est à noter que les romans du cycle n'ont de liens que la thématique de la métamorphose et un vers du Gaudeamus (Réjouissons-nous) - l'hymne des carabins : Vita nostra brevis est, brevi finietur (Notre vie est brève, elle s'achèvera bientôt). Le premier roman n'a d'autre titre que son sous-titre Vita nostra, le deuxième s'intitule Numérique, ou brevis est ; le troisième Migrant, ou brevi finietur.
Sacha, une adolescente de 16 ans élevée par une mère célibataire, voit sa vie basculer l'été qui précède sa dernière année d'études secondaires.
Pendant les vacances qu'elle passe en Crimée, un homme étrange fait irruption dans sa vie et l'oblige à exécuter des tâches absconses, comme nager nue chaque jour à quatre heures du matin.
Tout écart entraîne une sanction, et l'obéissance est récompensée par des pièces d'or étranges.
Sacha n'aura pas non plus le choix de ses études supérieures, car l'homme étrange lui enjoint de s'inscrire à l'Institut des technologies spéciales, installé dans la ville de Torpa. Les élèves de deu- xième et troisième année, gravement estropiés pour certains, ont l'air de phénomènes de foire.
Quant au cours de spécialité, il consiste en la lec- ture de textes incompréhensibles qui se refusent à toute mémorisation. Pourtant, nulle voix ne s'élève contre cet état de fait - et pour cause ! - car, là encore, toute baisse d'assiduité fait l'objet de punitions, non pas à l'encontre de l'étudiant, mais de sa famille et de ses proches.
Au cours de ses études, Sacha connaîtra plu- sieurs métamorphoses. Les premières vont tou- cher ses perceptions et ses émotions, altérant les premières et supprimant les secondes. Puis vien- dra le tour des changements physiques avec l'ap- parition d'ailes. Enfin, à l'issue de ses études à l'Institut des technologies spéciales - tous comme les autres étudiants qui réussissent leurs examens -, elle sera amenée à renoncer à son existence matérielle, développer une nouvelle essence, de nouvelles possibilités et un nouveau Moi, pour devenir un des Éléments de la Langue qui consti- tue la trame notre monde.
Car les enseignants eux-mêmes ne sont pas humains (certains d'ailleurs ne l'ont jamais été), mais des Mots, des Règles de Grammaire...
À mille lieues du gore gratuit ou du roman de gare, ces personnages riches, à la fois attachants et glaçants, sont conduits à une mécanique d'action implacable par les aléas et par leurs émotions, et font de ce livre un «page-turner» absolu. Il a, du reste, été salué par la presse comme un renouvellement formidable du genre.
Projet cinématographique en cours : au scénario M.R. Carey et à la direction Colm McCarthy (Sherlock et Dr Who).
Un don n'est pas toujours une bénédiction.
Chaque matin, Mélanie attend dans sa cellule pour être emmenée en cours.
Quand ils viennent la chercher, le sergent Parks pointe son arme sur elle pendant que deux gardes la sanglent au fauteuil roulant. Elle pense qu'ils ne l'aiment pas. Elle dit en plaisantant qu'elle ne les mordra pas. Mais ils ne rient pas.
Mélanie est vraiment une fillette spéciale.
On est en Angleterre 20 ans après « la Cassure» :
L'écroulement de la civil isation humaine - une contami nation biologique a zombifié pratiquement toute la population de la planète. Les rescapés mettant tous leurs espoirs dans la recherche scientifique.
La petite fille du titre, c'est Mélanie, une surdouée chez qui les facultés mentales ont été décuplées par la contamination. Mélanie, sujet d'expérience, est enfermée avec d'autres enfants de son type dans une base militaire encore préservée où elle a été élevée et formée. On la sort chaque jour de sa cellule sanglée sur un fauteuil roulant pour la pousser, ainsi que d'autres enfants, dans la salle de cours l'où on dispense un simulacre d'enseignement.
L'aspect horrifique du roman à ce stade est basé sur une inversion: l'horreur, ce sont les humains, pas les zombies.
Mélanie, quoique dangereuse, n'est un monstre que pour les autres - elle a la psychologie d'une enfant sans défense et est très attachée à l'une de ses maîtresses, Mlle justineau. Le lecteur se prend immédiatement d'affection et d'empathie pour ces deux personnages féminins.
Deson côté, Mllejustineau esttaraudéepar laculpabilité car elle connaît le sort réservé à ces enfants zombies, qui seront disséqués vivants pour tenter de trouver un remède à l'agent pathogène qui a infecté l'espèce humaine; elle sait qu'elle n'est là que pour jouer les « bons fl ics» et tester leurs affects avant le coup de scalpel.
Les «méchants flics)) ce sont le professeur Caldwell, une scientifique qui cherche comment empêcher la poursuite de la contamination et le sergent Parks, qui gère l'aspect militaire de la base, et qui, sous des dehors de brute, a un faible pour justineau.
Cette mise en place scrupuleuse de la psychologie de chaque personnage est la force de ce roman dont la deuxième partie est tout en action: la base est soudain envahie par ceux qui vivent au-dehors.
Mélanie, soucieuse de protéger justineau des autres et d'elle-même, sauve à plusieurs reprises leur petit groupe de fuyards mais Caldwell, qui a mis la main sur un des labos mobiles suréquipés en matériel de défense et d'analyse mis au point lors des premiers temps de la contamination, compte bien continuer ses expériences sur le sujet qui lui reste: Mélanie. Qui est pourtant la seule chance de survie du groupe, voire de l'humanité ...
Paru en Grande-Breatgne, Australie et Nouvelle-Zélande en janvier 2014, sortie prévue aux États-Unis en juin 2014.
La chair et la pierre sont de vieilles compagnes. Depuis des millénaires, la chair modèle la pierre, la pierre abrite la chair. Elle prend la forme de ses désirs, protège ses nuits, célèbre ses dieux, accueille ses morts. Toute l'histoire de l'humanité est liée à la pierre.
Quand on a 25 ans, un master en communication, une mère à charge et un père aux abonnés absents, on ne fait pas la difficile quand un boulot se présente.
Myriame a été embauchée pour faire de la veille réseaux dans une entreprise du côté de Bercy et elle découvre une organisation hiérarchique qui la fait grincer des dents : locaux délabrés, logiciel de surveillance installé sur les ordinateurs, supérieurs très supérieurs dans le style british vieille école.
Mais quand un de ces supérieurs s'intéresse à elle via Internet au point de lui obtenir un CDI et lui trouver un logement, elle accepte, semi-révoltée, semi-séduite...
Mauvaise idée ? Pas pire que le secret qu'elle porte, lié à la prise en charge d'un traitement anti-cancéreux dont sa mère a eu besoin.
Myriame est abonnée aux jeux dangereux dans tous les cas, et sa relation avec Duncan Algernon Vane- Tempest, comte d'Angus, décédé il y a un siècle et demi, est à sa mesure. Du moins le croit-elle.
« Cherchons la vérité, à défaut de faire régner la moindre justice. ».
Décembre 2010, Athènes, sur fond de manifestations antiaustérité.
Agent Evangelos, 60 ans, bientôt à la retraite, est devant son bar préféré, le Batman, quand on l'appelle pour une tête retrouvée sans corps. Au même moment, à la maternité, sa fi lle Andromède accouche, le voilà grandpère.
Il se rendre sur le lieu du crime, au bord du fl euve Evros, à la frontière greco-turque, en pleine zone militaire interdite.
L'aff aire est délicate : la Grèce doit construire un mur de barbelés pour empêcher le passage des migrants, et elle a besoin de l'argent de Bruxelles. Pour la hiérarchie d'Agent Evangelos « cette aff aire doit forcément être en lien avec les clandestins ». Mais la tête a été retrouvée près de l'Éros, un bordel pour soldats. Il faudra tout l'entêtement d'Agent Evangelos pour redonner son identité au cadavre et remonter le scénario de sa mort.
Le Mur grec s'achève avec le récit de Nikolaus Strom, entrepreneur allemand dans les clôtures de sécurité. En fuite, poursuivi par Agent Evangelos, il révèle une vérité qui corrobore la certitude du vieux fl ic : la justice ne règne pas.
Au bar Blaue Nacht, la procureure Chastity Riley écluse les bières et trouve réconfort auprès de Carla, Rocco, Calabretta et Klatsche. Collègue, amis, amant...
Elle ne pourrait pas affronter le monde du crime sans eux.
Mise sur la touche, pour avoir voulu convaincre de corruption son patron, Chastity est désormais chargée de la « protection des victimes ». Sa nouvelle tâche :
Recueillir le témoignage d'un Autrichien passé à tabac et bien décidé à se taire. C'est sans compter sur la force de persuasion de Chastity - visites impromptues, bières et cigarettes.
Forte d'un mot mystérieux, « krokodili », et du nom d'un flic de la PJ de Leipzig, elle se lance dans un road trip qui l'emmène jusqu'à Dresde et en Tchéquie, sur la piste d'un trafiquant de crystal-meth, qui semble prêt à se servir du port de Hambourg pour élargir son « aire commerciale ».
Comme toujours, elle peut compter sur ses alliés dans la police, dont le commissaire à la retraite Faller, qui ne demande pas mieux que notre procureure mette les pieds dans le plat de la bonne société hambourgeoise, où le mafieux, dit L'Albanais, s'est fait une belle place grâce à ses affaires dans l'immobilier.
Emporté par le rythme des phrases et des dialogues comme dans un match de ping-pong, le roman démarre par une scène burlesque sur une route de campagne, pour finir en apothéose dans le stade de football de Sankt Pauli...
Printemps 71 avant Jésus-Christ.
La voie Appienne de Rome à Capoue est jalonnée de suppliciés sur leurs croix. Ce sont les derniers vaincus de la grande révolte des esclaves conduite par Spartacus, qui a fait trembler la puissante République sur ses fondations. Voici le roman de Spartacus. Esclave, fils et petit-fils d'esclaves, racheté puis entraîné comme gladiateur pour distraire dans le sang l'aristocratie romaine éprise des combats de l'arène, il fut le meneur de la dernière et plus grande rébellion servile que Rome ait connue.
L'Histoire n'enregistre guère le visage et la parole des vaincus quand ce ne sont ni des généraux ni des chefs d'Etat. Pourtant, son nom est resté le symbole de tous les combats pour la liberté. En 1960, Stanley Kubrick en a fait le film que nous connaissons, avec Kirk Douglas dans le rôle-titre.
Sylvie Denis plante le décor d'un univers où le schéma classique de la fantasy est inversé :
Ceux qui ont des pouvoirs sont ceux qui sont soumis et terrorisés.
Dans une société proche de celle de la France à la veille de la Révolution, le sort des magiciens n'intéresse que quelques intellectuels contesta- taires. Les enfants dotés de pouvoirs magiques sont enlevés à leurs familles afin d'être éduqués à la Haute-École et contrôlés par la noblesse.
Au moment où le règne d'Urbain IV s'achève, Mérot l'Ancien, le directeur de la Haute-École, meurt et les complots se multiplient : marchands rêvant de pouvoir politique, soldats amers, pay- sans appauvris, magiciens asservis. Hérus Tork, qui intrigue pour succéder à Mérot, achève sa patrouille annuelle à la recherche des magi- ciens cachés. Lors de sa dernière halte il cap- ture Raoul des Crapauds, le fils d'un boulanger, mais ne repère pas Ian qui décide de partir vers la capitale à la recherche des magiciens clandes- tins...
Intrigues de cour, magiciens d'une puissance inouïe, personnages engagés pour un monde meilleur, Haute-École est un livre d'action et d'émotions intenses.
Serge Valletti, né en 1951 à Marseille, écrit du théâtre et en joue dès la fin des années 60. Il écrit des comédies qui lui permettent d'exercer la satire sociale et de moeurs propre au genre. JI ya une faconde Valletti, mais surtout un principe d'écriture par association qui lui permet de passer du fait le plus infime de la vie d'un individu à une cause ou un grand fait de l'histoire.
Depuis 2010, les Nuits de Fourvières à Lyon programment Toutaristophane chaque mois de juin. Cette année aura lieu une lecture tirée des différentes pièces formant Toutarstophane, avec entre autres grands acteurs, Ariane Ascaride et Hervé Pierre. Vendredi 20 juin 2014, à l'Esplanade de L'Odéon, Lyon.
Ce récit (autobiographique), les libraires marseillais ont été les premiers à le plesbisciter. Les lecteurs de partout ont approuvé.
Alors que Serge Valletti s'était juré que jamais il n'accepterait de le passer à la scène, des adaptations théâtrales ont fleuri, des centaines de représentaitons ont eu lieu depuis la premère lecture à Chaillot en 2001.
Tout commence le jour où les Nouveaux Maîtres du Monde (entendez un Russe, un Américain et un Anglais) rendent visite à Arthur Keelt, célèbre spécialiste du langage qui vit presque en ermite dans les montagnes de Styrie. Les Nouveaux Maîtres du Monde ont certes libéré l'Autriche du diable, mais Keelt se méfie quand ses visiteurs lui annoncent que des extraterrestres ont laissé un étrange message dans le désert de Mojave. Seul un grand linguiste comme lui saura en déchiffrer la teneur exacte. En l'occurrence, le message dit ceci : « Vous êtes décidément trop nuls, néfastes et dangereux. On repart prendre du matériel et on revient vous péter la gueule. » Arrive une cage métallique, dont la nature est inconnue sur Terre. Et dans cette cage est enfermé un merle. Dès lors Arthur n'a d'autre choix que de chercher à comprendre ce que les extraterrestres ont vraiment voulu dire. Espionné par un beau légionnaire amateur de Karl Kraus, visité régulièrement par Greta la postière et Stûrz le paysan, Arthur discute avec le merle et échafaude tranquillement ses théories.
L'Atalante continue de publier les nouvelles de Jean-Claude Dunyach. Un septième recueil où il poursuit, encore et toujours, la fresque subtile où s'inscrivent nos émotions dans des mondes décalés, visionnaires, déments... Il y écrit nos peurs, nos fantasmes, nos ambitions, nos limites.
Et il nous éveille à des sensations ignorées, douces ou cruelles. Chaque nouvelle de J.-C. Dunyach change le monde qui filtre à travers nos yeux. Dérangeant et jubilatoire.
Sale août renvoie à la veine sociale de Valletti, et toujours et encore à son regard sur l'histoire. Sale août relate la journée de massacre d'ouvriers italiens, en 1893, à Aigues-Mortes. La création aura lieu fin novembre 2010 à Aigues-Mortes, dans une mise en scène de Patrick Pineau. Suivra une tournée en décembre. En janvier 2011, représentations au théâtre de Bobigny, producteur du spectacle, puis suite de la tournée. John a-dreams - « Vengeance congelée, vengeance frigorifiée au banquet du temps. J'ai tué tous les responsables, assassiné tous les comparses. Je me présente devant l'avenir pour lui donner rendez-vous le plus tôt possible. » Ce monologue a été demandé à S. Valletti par Patrick Pineau, qui le créera courant 2011.
Roméa et Joliette.
Ce n'est pas une histoire d'amour qui ne se passe pas à Marseille ! Alors c'est quoi ? Du théâtre, du rire et de l'assassinat en règle des metteurs en scène qui se prennent pour des auteurs. Et inversement ! Ah non, pas inversement ! Si !
La création aura lieu le 1er février à Nîmes au théâtre de l'Odéon, dans une mise en scène de Michel Froehly.
À plein gaz.
Monologue d'un propriétaire d'une bonbonne de gaz qui veut faire partager aux spectateurs sa vision de la destruction du monde. Faut que ça saute !
Création le 24 mars 2010 par le Tanit Théâtre à Lisieux au Théâtre de la Filature.
Aristophane, il y a 25 siècles, gravait pour la première fois les mots d'un théâtre comique et politique au bord de la Méditerranée. Serge Valletti, insatisfait des traductions à l'écoute desquelles il n'est plus possible de rire en entendant les textes, entreprend dès 2007 de réécrire/réinterpréter les pièces d'Aristophane. Parce qu'il lui est apparu une formidable adéquation de ces textes avec sa propre conception de la comédie : une comédie sociale et une comédie de la ville.
Parce que d'Athènes à Marseille, il n'y a qu'un pas. Le projet "ToutAristophane", lancé en 2009, a donc deux objectifs : la littérature et le spectacle vivant. Il comprend 11 pièces puisque seulement 11 pièces d'Aristophane nous sont parvenues sur la quarantaine écrites.
Le jour se lève, léopold !
Quelque part sur la côte méditerranéenne, au long d'une nuit de noces désopilante, puis au petit matin, sur la jetée.
Dans cette fable du bord de mer, l'homme n'est peut-être qu'une épave échouée sur le sable. sa langue n'est qu'une coquille vide. le poète valletti ramasse ces coquillages ; son jeu à lui est de les peindre. et, naïvement, il trace, avec un petit pinceau à un poil, l'image d'un phare naïf dans la nuit, un phare pour tenter de dissiper les dangers obscurs qui nous guettent tous. (jacques nichet) souvenirs assassins un homme tente sur scène de se raconter.
Il a mis son plus beau costume et réglé ses plus beaux éclairages en vue - peut-être - d'effectuer le triple saut de la mort tant attendu par le public.
Mais l'homme est " habité " par des personnages qui l'empêchent de monologuer. " ce n'est pas un homme, c'est un immeuble ! ".
Une femme et un homme.
Dans tous les sens. En long, en large et en travers. Cinq morceaux de théâtre. Cinq manières de se rencontrer, de s'affronter, d'inventer, de rire, de pleurer et de se quitter.
Aristophane, il y a 25 siècles, gravait pour la première fois les mots d'un théâtre comique et politique au bord de la Méditerranée.
Serge Valletti, insatisfait des traductions à l'écoute desquelles il n'est plus possible de rire en entendant les textes, entreprend dès 2007 de réécrire/ réinterpréter les pièces d'Aristophane. Parce qu'il lui est apparu une formidable adéquation de ces textes avec sa propre conception de la comédie :
Une comédie sociale et une comédie de la ville.
Parce que d'Athènes à Marseille, il n'y a qu'un pas.
Le « projet Toutaristophane », lancé en 2009, a donc deux objectifs : la littérature et le spectacle vivant. Il devait comprendre 11 pièces puisque seules 11 pièces d'Aristophane nous sont parvenues, mais Serge Valletti en a écrit une douzième .
« Depuis cinq ans je travaille, je vis, j'habite dans ces textes qui nous parviennent de si loin. Pour étoffer le sixième tome je me suis plongé dans les 589 fragments attribués à Aristophane et inédits en français pour écrire On entend les flûtes au loin.
Et aujourd'hui je savoure ce moment de sérénité.
J'ai accompli ce que je voulais, je suis repassé jour après jour par chaque mot, chaque réplique, chaque ligne de cet immense créateur en essayant toujours d'en rendre toute l'efficacité comique.
Ce qui est très touchant, c'est qu'ayant commencé par la fin, sa dernière pièce Ploutos écrite en -388, je termine avec sa première pièce Les Acharniens écrite en - 425 à l'âge de 21 ans, et que cette pièce, que j'ai appelée Sacré Bonhomme, a une fin terriblement tragique. La mort de Matamore est d'une actualité brûlante car la morale de cette scène finale pourrait être : Est-il acceptable de se moquer de nos valeureux militaires qui meurent au combat pour que nous puissions nous empiffrer en paix ?
On le voit, Aristophane aura toujours été en train de «funambuler« avec acidité sur l'arête problématique de nos comportements humains. »