Une gosse entre enfance et adolescence à la fin des années cinquante.
Chaque été depuis ses six ans, elle vit au rythme de « la colo », un camp pour adolescents, au bord de la côte landaise.
« Trahie » dans sa passion pour sa mère, elle se met à l'affût et tente de disséquer les relations de ce couple que sont ses parents, dans un contexte d'époque en mutation.
Rebelle, avide, en quête de sens et de sensations, l'enfant se heurte à la complexité des non-dits, aux ambiguïtés et aux rapports de séduction qui peuvent basculer dans la violence. Sa capacité de résistance, son humour et sa force de vie décideront de ses choix.
« La colo était un lieu de vérité qui râpait les peaux mortes et vous laissait parfois à vif. [...] Derrière la petite fille bien élevée, la sauvageonne était ici dans son aire de jeu. Sans l'été, la plage, la forêt, la colo, la vie soudain à cru, rien ne serait arrivé. »
«?Si elle pouvait fonder un cercle de gens vrillés, de sans direction fixe, d'individus à prises multiples, elle prendrait Rina par la main : bienvenue chez nous, ici on a mal, on marche à côté des routes, on a des cicatrices et des plaies ouvertes, on avance à tâtons et on régresse souvent, on gomme, on hurle en dedans, on pleure pour se dire qu'on continue. On apprend à sécher ses larmes. On rafistole.?»Clara, l'artiste, la fille chiffonnée, et Rina, la femme du fond de la cour se rencontrent. Elles vont s'arrimer l'une à l'autre pour une possible rémission.Nadine Lamaison est née en 1947. Elle a été enseignante, chroniqueuse, formatrice en relations humaines et assistante metteur en scène. L'écriture, à laquelle elle se consacre désormais, a été le fil rouge de ses différentes activités. Elle a publié divers ouvrages dont un manuel de comportement pour hommes d'affaires, un roman (Les Yeux de Pierre) et écrit des textes qui ont été portés à la scène.
Carcassonne, 1949. Maintenant, ils disent que Jacqueline est devenue folle. Et moi, il y a longtemps que je cherche les mots. Il faudra qu'Alice raconte son amie, puise aux sources de leur vie de connivence pour l'arracher à l'enfermement dans lequel, du Gers à l'Aude, de l'avant à l'après-guerre, elle s'est perdue. Si proches et si différentes, elles sont, depuis l'enfance, au soutien l'une de l'autre. Avec elles, nous côtoyons la force de la terre, de la résistance, de la marginalité. Et nous croisons des passionnés, des convaincus, des pisse-froid et des prédateurs, dans une époque de rupture et de volonté de reconstruction. Jacqueline est un cerf-volant. « Je ne peux pas expliquer Jacqueline, dit Alice, au mieux je pourrais la dessiner. » Extraits : « Jacqueline et moi étions chacune une moitié de la lune et fonctionnions comme les équilibres des marées sans jamais avoir vu la mer. » « Nous allions trouver, l'une avec l'autre, les jaillissements que nous étions seules à provoquer. Subir n'était pas dans nos natures. »