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Gallimard
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«C'est arrivé et tout cela peut arriver de nouveau : c'est le noyau de ce que nous avons à dire.» Primo Levi (1919-1987) n'examine pas son expérience des camps nazis comme un accident de l'histoire, mais comme un événement exemplaire qui permet de comprendre jusqu'où peut aller l'homme dans le rôle du bourreau ou dans celui de la victime. Quelles sont les structures d'un système autoritaire et quelles sont les techniques pour anéantir la personnalité d'un individu ? Quel rapport sera créé entre les oppresseurs et les opprimés ? Comment se crée et se construit un monstre ? Est-il possible de comprendre de l'intérieur la logique de la machine de l'extermination ? Est-il possible de se révolter contre elle ? Primo Levi ne se borne pas à décrire les aspects des camps qui restaient obscurs jusqu'aujourd'hui, mais dresse un bilan pour lutter contre l'accoutumance à la dégradation de l'humain.
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Ce recueil - qui va de février 1943 à janvier 1987, peu avant la disparition de l'auteur de Si c'est un homme - rassemble toute l'oeuvre poétique de Primo Levi. Non sans une pointe d'ironie, l'auteur, dans un bref avant-propos, s'excuse auprès des lecteurs d'avoir cédé de temps à autre, «à une heure incertaine», à l'obscur désir d'écrire des vers : comme si cette impulsion venue des tréfonds de nous-même, d'une sorte d'enfance de l'âme, précédait puis accompagnait en sourdine notre éveil à la rationalité et à la lucidité adultes ; l'éveil à une réalité non moins implacable qu'inéluctable, où la dignité revêt le visage du stoïcisme et de ses vertus, avec, cependant, en arrière-fond, les paradis perdus de la tendresse humaine. Et l'on se prend à songer au bateau de papier que lâche l'enfant, au couchant, sur la flaque.
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Histoires naturelles, publié en 1966 sous un pseudonyme, nous invite à nous transporter dans un futur devenu, sous l'accélération frénétique du progrès technologique, le théâtre d'expériences inquiétantes ou utopiques, où l'on voit à l'oeuvre des machines extraordinaires et imprévisibles. Étiqueter science-fiction ces «divertissements» serait cependant insuffisant, car on y trouve mêlés satire et poésie, nostalgie du passé et anticipation de l'avenir, réalité quotidienne et attirance de l'absurde, amour de l'ordre naturel et plaisir pris à sa subversion dans des jeux combinatoires.Les histoires réunies sous le titre de Vice de forme nous paraissent aujourd'hui tout autant dotées de singulières qualités prophétiques. L'auteur les avait situées dans un futur qui semblait encore assez éloigné : plus de vingt ans ont passé, et les imaginations technologiques et les apologues de Primo Levi peuvent être lus comme les chroniques de notre présent d'apprentis sorciers, de moins en moins capables de maîtriser les forces que nous avons déchaînées.