À l'occasion du centenaire de la naissance de Simon Hantaï (1922-2008), la Fondation Louis Vuitton organise une importante exposition rétrospective de l'oeuvre de l'artiste (du 18 mai au 29 août 2022). D'origine hongroise, Hantaï s'installe à Paris en 1948, ville où il réalise l'ensemble de son oeuvre, d'une fécondité et d'une originalité exceptionnelles, qui le conduira à représenter la France à la 40? Biennale de Venise en 1982.
Héritière de Kandinsky et de Matisse, Shirley Jaffe s'inscrit d'abord dans la mouvance de l'expressionnisme abstrait et ses premières peintures débordent d'une grande énergie gestuelle ; les couleurs vives sont travaillées en larges coups de pinceau. À partir des années 1970, son oeuvre ouvre une voie plus personnelle, elle abandonne le geste et la matière pour des couleurs circonscrites par une géométrie libre. La composition se fait plus frontale et l'idée de chaos devient une métaphore et un moteur pour dégager de solides blocs de couleurs disjoints et rabotés par un « ciment » blanc de plus en plus insinuant. Hospitalière, Jaffe a accueilli nombre de jeunes artistes chez elle, mais elle a toujours demeuré secrète sur sa vie personnelle et laconique sur ses convictions féministes. Une iconographie riche d'oeuvres de Shirley Jaffe ainsi que des photographies d'archives inédites illustre cette monographie. Cet ouvrage réunit les textes de Frédéric Paul, conservateur pour l'art contemporain au Musée national d'art moderne, Svetlana Alpers, historienne de l'art américaine reconnue, Claudine Grammont, directrice du musée Matisse de Nice ainsi qu'un entretien de l'artiste mené par Robert Kushner.
Publié à l'occasion de l'exposition «La couleur en fugue» présentée à la Fondation Louis Vuitton, cet ouvrage témoigne de l'importance, au sein de l'abstraction contemporaine, des oeuvres de cinq peintres d'origines et de générations différentes:Sam Gilliam (États-Unis, 1933), Katharina Grosse (Allemagne, 1961), Steven Parrino (États-Unis, 1958-2005), Megan Rooney (Afrique du Sud, 1985) et Niele Toroni (Suisse, 1937). Ces artistes transforment le rapport couleur-surface en s'affranchissant des cadres traditionnels. La peinture en libre expansion qu'ils proposent se déploie alors dans l'espace et entre en dialogue étroit avec l'architecture.Ce catalogue réunit les contributions de Jonathan P. Binstock, Claudia Buizza, Philippe Dagen, Ludovic Delalande, Frank Gehry, Hans Ulrich Obrist, Nathalie Ogé, Florence Ostende, Suzanne Pagé, Ludger Schwarte, Nancy Spector, Claire Staebler et Marc-Olivier Wahler.
D'abord peintre, Maillol se tourne vers la tapisserie et les arts décoratifs. Mal connue, cette première partie de sa carrière, au cours de laquelle il regarde Gauguin et Puvis de Chavannes et tisse des liens étroits avec les Nabis, montre un artiste désireux de retrouver les principes du décor mural.
Il découvre la sculpture vers 1895 seulement, d'abord sur bois et de petites dimensions : Octave Mirbeau et Ambroise Vollard entre autres en reconnaissent les qualités.
La Méditerranée réalisée pour le comte Kessler apparaît comme le manifeste du « retour à l'ordre », dont Maillol est un acteur majeur : proscrivant toute recherche d'expression, il instaure un nouveau classicisme et inscrit des corps féminins, à l'anatomie charpentée et sensuelle, dans des formes géométriques simples.
Maillol passe avec aisance de l'esquisse au monumental, dans des allers-retours continuels. L'imposant Monument à Cézanne invite à plonger dans son processus créateur, avant les grandes figures, aboutissement d'un parcours dans lequel la recherche d'une perfection formelle tient une place essentielle.
Le 17 juin 1944, se sentant menacé à l'approche de la Libération pour ses écrits antisémites et collaborationnistes, Céline fuit la France en compagnie de son épouse Lucette. L'écrivain laisse dans son appartement parisien plusieurs liasses de manuscrits, dont il déplorera après-guerre qu'elles lui ont été dérobées. Récemment retrouvés, ces manuscrits exceptionnels, pour la première fois exposés à la Galerie Gallimard (Paris VIIe), mettent en lumière le projet littéraire qui anima Céline après la parution de Voyage au bout de la nuit en 1932:un grand triptyque, se rattachant à des périodes de sa vie pas ou peu développées dans son premier roman - l'enfance, la guerre et Londres. Des milliers de feuillets inédits témoignent de cette entreprise, dont seul le premier volet sera mené à terme avec Mort à crédit en 1936. Mais Céline, là est la grande révélation, avait avancé sur les autres romans, en particulier celui évoquant l'épisode central de sa vie:l'expérience du front et sa blessure de guerre en octobre 1914. Un traumatisme qui allait décider de la vie d'un homme comme de l'oeuvre littéraire à venir, celle-ci ayant seule le pouvoir de révéler ce qui se joue vraiment dans l'expérience vécue.Cet ouvrage, richement illustré de reproductions de manuscrits, de photographies originales et de documents d'époque, est le livret de l'exposition présentée à la Galerie Gallimard (mai-juillet 2022) à l'occasion de la parution de Guerre, roman inédit de Louis-Ferdinand Céline d'après les manuscrits retrouvés. Il présente le manuscrit de Guerre, mais aussi ceux, bientôt publiés, de Londres, de La Volonté du roi Krogold et de Casse-pipe (édition augmentée de scènes de la vie militaire).
Le Centre Pompidou inaugure une exposition sur l'artiste Charles Ray en février 2022.
Cet événement exceptionnel aura son parallèle, à la même période, à la Bourse de Commerce - Pinault Collection, où sera également proposée une exposition de l'artiste. Conçues en étroite collaboration, ces deux expositions offriront des lectures complémentaires de l'oeuvre de Charles Ray, de ses débuts à aujourd'hui.
Américain né en 1953, Charles Ray bouleverse les canons de la sculpture. Son oeuvre singulière a fortement contribué à redéfinir les contours de la figuration plastique.
Dessinateur talentueux, maître graveur et peintre controversé, l'Américain James Abbott McNeill Whistler (1834-1903), qui partagea sa carrière entre Paris et Londres, est l'auteur de chefs-d'oeuvre atmosphériques misant sur l'harmonie des formes et des couleurs, la stylisation prenant rapidement le pas sur l'esthétique réaliste de ses débuts. Mondialement connu de son vivant, il est l'un des modèles du personnage d'Elstir d'A la recherche du temps perdu de Proust. Après son mariage en 1888, il revient habiter Paris au début des années 1890. Intime de Mallarmé, il est par lui en relation avec la mouvance symboliste, tout en fréquentant, grâce au comte Robert de Montesquiou-Fezensac (autre modèle proustien), le monde de l'aristocratie fortunée et cultivée.
Entre 1914 et 1919, le mécène et collectionneur Henry Clay Frick (1849-1919), magnat de l'acier qui dut son immense fortune à l'essor des chemins de fer puis des gratteciel, acquit une vingtaine d'oeuvres de Whistler : cinq peintures, trois pastels et douze eaux-fortes, qui constituent un ensemble remarquable, représentatif de la richesse de l'activité de Whistler et de l'évolution de son art à partir des années 1860. Cet ensemble témoigne également du goût et de l'acuité du regard de Henry Flick, qui constitua l'une des plus grandes collections particulières au monde.
A Orsay s'exposent ainsi, en regard de l'iconique Arrangement en gris et noir n° 1 : la mère de l'artiste (1871) appartenant aux collections du musée, les oeuvres emblématiques de la Frick Collection qui marquent autant de jalons dans l'oeuvre de Whistler, tels la Symphonie en gris et vert : l'océan (1866) ou Arrangement en noir et or : le comte Robert de Montesquiou-Fezensac (1891-1892), portrait où se ressent l'influence de Vélasquez. Sont également présentés plusieurs pastels et eaux-fortes de Venise, où le peintre séjourna en 1879 et 1880, et qui marque un tournant dans sa production.
Whistler y livre une vision renouvelée de Venise, n'hésitant pas à s'aventurer sur les canaux, dans les cours inconnus, ou à décrire la lagune de nuit, montrant une ville vivante, avec ses habitants et son activité quotidienne.
A travers les destins croisés de Henry Frick et de James Whistler, l'ouvrage, en retraçant l'histoire de la prestigieuse Frick Collection, explore les ressorts et les évolutions du marché
Entre 1978 et 1981, Sophie Calle explore clandestinement l'hôtel du Palais d'Orsay, alors désaffecté. Elle choisit la chambre 501 comme point d'ancrage et, sans méthode préétablie, photographie les lieux abandonnés depuis cinq ans. Au fil de ses incursions, elle collecte des objets : numéros de chambres, fiches des clients, messages adressés à un certain "Oddo"...
40 ans plus tard, la chambre 501 a disparu : un ascenseur a pris sa place. Sur l'invitation de Donatien Grau, conservateur au Musée d'Orsay, Sophie Calle retourne explorer les lieux pendant le temps suspendu du confinement. Elle traque ici les fantômes du Palais d'Orsay avec l'archéologue Jean-Paul Demoule, qui livre ici deux interprétations de cette archive, l'une scientifique et l'autre, imaginaire.
Le Centre Pompidou inaugure l'exposition Allemagne / Années 1920 / Nouvelle Objectivité / August Sander en mai 2022. Cette exposition sur l'art et la culture de la Neue Sachlichkeit (Nouvelle Objectivité) en Allemagne est la première vue d'ensemble sur ce courant artistique en France. Outre la peinture et la photographie, le projet réunit l'architecture, le design, le cinéma, le théâtre, la littérature et la musique. Pluridisciplinaire, l'exposition est structurée en huit sections thématiques, mises en correspondance avec les groupes et catégories socio-culturels créés par August Sander. Le chef-d'oeuvre du photographe August Sander, Hommes du 20e siècle, instaure comme principe structurel le motif d'une coupe transversale à travers une société, en tant qu'« exposition dans l'exposition », les deux perspectives conjointes permettant l'ouverture d'un grand panorama de l'art allemand de la fin des années 1920. Un regard sur l'histoire allemande, dans le contexte d'une Europe contemporaine de mouvements populistes et de sociétés divergentes en pleine révolution numérique, qui invite à constater des résonances politiques et des analogies médiatiques entre les situations d'hier et d'aujourd'hui.
Catalogue officiel de l'exposition « Gaudí » au musée d'Orsay du 12 avril au 17 juillet 2022. La première grande exposition consacrée à Antoni Gaudí organisée en France à Paris depuis cinquante ans. Dans une muséographie immersive, elle montrera les créations spectaculaires de cet artiste singulier, présentant notamment des ensembles de mobilier jamais exposés en France. Elle offrira une nouvelle vision de l'artiste en tant que figure unique et singulière, un génie non isolé ayant exercé dans une Catalogne en plein bouleversements sociaux, politiques et urbanistiques.